Blanche neige



Ma blanche neige à moi n'a pas de prince charmant
Elle est assise là, sur le parvis de la cathédrale
Elle n'attend rien du présent, elle a cassé le temps.
Elle demande l'aumône à des gens bien aimants,
Des gens bien policés qui viennent implorer Dieu
La vierge et son enfant de pardonner leurs péchés.
Jurant par tous les saints qu'ils seront tolérants.
Ma blanche neige à moi regarde le ciel
Avec ses yeux bleu-délavé d'avoir trop pleuré.
Elle a prié Dieu, l'a imploré, conjuré.
Vêtue de hardes rapiécées elle se sent abandonnée
Même son âme est burinée par les années
D'un trop peu mangé, trop peu aimée.
Ma blanche neige rêve pour oublier le présent
Pas au prince charmant mais à sa jeunesse.
Il n'y a pas si longtemps il y a quelque temps
Le temps de l'ivresse de ses vingt ans.
La vie a passé ma princesse s'est envolée
Personne ne l'a remarquée, à part les pigeons
Devenus orphelins d'une mère sans richesse.
Elle a marqué ma tendre jeunesse.
Par temps nuageux je regarde le ciel
Pour déceler un signe, une présence, une caresse.
Là où elle se trouve, finies les souffrances.
La soif, les moqueries, les maigres pitances
Le froid glacial au pied de la cathédrale
Elle habite maintenant une maison de cristal.

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